Le judo (柔道, jūdō?, littéralement voie de la souplesse) a été créé en tant que pédagogie physique, mentale et morale au japon par Jigorō Kanō (嘉納治五郎) en 1882. Il est généralement catégorisé comme un art martial moderne, qui a par la suite évolué en sport de combat et en sport Olympique. Sa caractéristique la plus proéminente est son élément compétitif dont l'objectif est soit de projeter, soit d'amener l'adversaire au sol, de l'immobiliser (Techniques de maîtrise), ou de l'obliger à abandonner à l'aide de clés articulaires et d'étranglements. Les frappes et coups à main nue ainsi que les armes font aussi partie du judo mais seulement sous la forme pré-arrangée (kata, 形) et ne sont pas autorisés en judo de compétition ni en pratique libre (randori, 乱取り).
Le lieu où l'on pratique le judo s'appelle le dojo (道場, dōjō?, littéralement lieu d'étude de la voie). Les pratiquants nommés judokas[1], portent une tenue en coton renforcée appelée judogi, ou communément « kimono »[2] en France (même si le terme kimono en japonais ne correspond pas). Le judogi est généralement blanc, mais pour faciliter la distinction entre les combattants dans les compétitions, un judoka peut avoir un judogi bleu à tous les niveaux de compétitions. Le judo se pratique pieds nus, chez les hommes torse nu sous le judogi et chez les femmes un tee-shirt blanc sous le judogi. Les judokas exercent, à l'entraînement et en compétition, sur un tatami, un tapis raide qui amortit les chocs et délimite une zone de combat en carré à l'aide de tapis de couleurs différentes, dont la surface de combat est de 64 mètres carrés (8 x 8) au minimum et de 100 mètres carrés (10 x 10) au maximum. Le judo est un sport olympique et nécessite de l'implication tant au niveau du combat qu'au niveau des rencontres techniques et de l'aide aux événements pour atteindre un grade élevé.
Le terme judo est composé de 2 kanjis signifiant
Judo peut donc se traduire par la voie de souplesse ou principe de l'adaptation.
Le souhait de Jigoro Kano, son fondateur, était de populariser une méthode visant à mieux utiliser ses ressources physiques et mentales en prenant comme point de départ l'enseignement des koryu (anciennes écoles traditionnelles), Tenshin Shinyo Ryu et Kito Ryu, qu'il avait pratiqué durant 6 années. La légende dit que pour établir les principes du judo, il s'inspira du spectacle d'arbres couverts de neige, lors d'un hiver rigoureux, en remarquant que les branches du cerisier réagissaient différemment des roseaux (cette légende est en fait celle de la création du ju-jitsu bien avant la création du judo[3]).
Sous le poids de la neige abondante, les branches de cerisiers, dures, cassaient alors que les roseaux, plus souples pliaient et se débarrassaient de « l'agresseur » avec souplesse. La voie de la souplesse était née.
La « légende », dans sa simplicité, n'est pas éloignée du souhait initial de populariser une méthode visant à mieux utiliser ses ressources physiques et mentales. Jigoro Kano avait conscience que le ju-jitsu tel qu'il était pratiqué n'était plus adapté à l'époque moderne. Les techniques étaient parfois très dangereuses à apprendre et la plupart des maîtres n'étaient pas très pédagogues ou enseignaient un ju-jitsu décadent et inefficace. En s'inspirant des méthodes de différentes gymnastiques occidentales, Jigoro Kano décida d'expurger du jujitsu les mouvements dangereux et de codifier les techniques restantes afin de faciliter l'enseignement sous formes de kata. L'art de la souplesse, débarrassé de sa vocation guerrière, n'était plus du ju-jitsu, mais une nouvelle voie martiale (武道, budō?) à vocation éducative. Le judo était né.
Le judo connut un succès qui s'étendit largement au-delà des frontières japonaises et contribua largement à populariser les arts martiaux japonais, tout en entraînant la confusion entre art martial et sport de combat. Ainsi, le judo des origines s'orienta de plus en plus vers l'aspect sportif lorsque les champions du Kodokan eurent définitivement battu la plupart des écoles de ju-jitsu au cours de combats organisés. Le pouvoir économique du Kodokan était ainsi définitivement installé dans le monde des arts martiaux japonais.
Le judo commence à être enseigné au Japon en 1882 au Kodokan, en France par maître Mikinosuke Kawaishi (1899-1969) et maître Shozo Awazu (1923-2016). Moshe Feldenkrais (1904-1984) crée en 1936 le 1er club de Judo en France le Jujitsu-Club de France, puis en 1946, Paul Bonet-Maury fonde la Fédération française de judo et de jiu-jitsu (FFJJJ)[4]dont il devient le 1er président et qui se sépare ainsi de la Fédération française de lutte et deviendra par la suite la Fédération française de judo-jujitsu, kendo et disciplines associées[5].
En 1947, Jean de Herdt fonde le Collège des Ceintures Noires de judo dont le 1er président élu sera Jean Andrivet[4].
C'est aussi à cette époque que se développera le côté sportif et qu'apparaitront les premières compétitions. Le nombre de pratiquants de par le monde s'accroît alors considérablement.
Le judo est la discipline la plus pratiquée en France, devant le karaté et l'aïkido. Il est le quatrième sport le plus pratiqué en France en 2012 avec plus de 600 000 licenciés et 5 547 clubs[6]. Le judo masculin a été testé dans le programme olympique pour les jeux de Tôkyô en 1964 et définitivement admis aux J.O de Munich en 1972 Le Judo féminin fut présent en tant que sport de démonstration aux J.O à Séoul en 1988 mais qu'officiellement au programme à partir des J.O de Barcelone en 1992. Dans le monde le judo est le troisième art martial le plus pratiqué derrière le karaté et le taekwondo avec 8 millions de pratiquants[7].
Shozo Awazu fait partie de ceux qui sont à l'origine du Code moral du Judo créé, en 1985, par Bernard Midan[8], sur la base du code d'honneur et de morale du collège national des ceintures noires proposé par Jean-Lucien Jazarin[9] sur la base du texte de Nitobe[10].
Lorsqu'il a créé le judo, Jigorō Kanō voulait extraire du jiu-jitsu un moyen d'éducation du corps et de l'esprit « adapté à l'éducation de toute une nation ». Depuis sa création, l'enseignement du judo est accompagné de l'inculcation au judoka de fortes valeurs morales. Certaines valeurs du judo sont donc directement extraites du bushidô.
Le respect et la confiance que l'on accorde à son adversaire lors d'un combat de judo sont primordiaux. En effet, lorsqu'un judoka fait chuter son adversaire, il doit garder le contrôle de sa prise, et la plupart des prises nécessitent de retenir son adversaire pour qu'il chute « correctement ». À défaut, l'adversaire pourrait être gravement blessé. Les clés de bras pourraient facilement disloquer ou déboîter les articulations de son adversaire. Les étranglements, s'ils étaient mal exécutés ou mal maitrisés, pourraient eux aussi être très dangereux. Mais le respect et la confiance du judoka envers un autre judoka lors d'un combat sont absolus. Au judo, les valeurs morales sont plus importantes que la technique elle-même.
Les nombreux saluts sont la marque la plus visible du respect qui régit le judo.
Le judo sportif différencie explicitement :
Les techniques de luxation et d'étranglement sont également autorisées debout (en tachi waza), bien que très rarement vues et utilisées en compétition. En effet, le règlement interdit l'amenée au sol par ces techniques, ce qui les rend plus difficiles à placer.
Certains katas (formes) de judo nécessitent de pratiquer également les techniques de frappe (atemi waza). On y retrouve
Aucun coup n'est porté.
Les plus jeunes judokas pratiquent leur sport de manière ludique grâce aux entraînements sous forme de jeux proposés par l'entraîneur qui les aide à prendre confiance en eux et à découvrir leur corps qui va évoluer. Une des étapes indispensables est l'apprentissage de la chute, les ukemi. Ils vont devenir plus sûrs d'eux, plus souples et plus forts afin de se préparer pour les prochaines compétitions et pour le prochain passage de grade.
Le passage se déroule en général à la fin de la saison avec son professeur (pour tous les grades jusqu'à la ceinture marron incluse), qui demande à l'élève d'effectuer certaines techniques qu'il a apprises au cours de la saison. Ces techniques sont à effectuer avec un partenaire : Tori, celui qui saisit, et Uke celui qui « reçoit » l'action de son partenaire.
Lors des randoris, combats d'entraînement, il y aura les « souples » qui consistent à se laisser tomber si son partenaire a bien fait sa technique, puis le randori « normal », c'est-à-dire, que le but est de ne pas tomber sur le dos (comme en compétition) mais sans se faire mal ou mal à son partenaire et sans commettre de faute. L'entraînement est fait pour apprendre et il faut tomber pour apprendre !
Ces katas représentent des exercices de style, de concentration particulièrement difficiles et constituent la source même des principes du judo. La bonne exécution de ces katas nécessite de ce fait de longues années de pratique pour permettre au judoka d'en saisir le sens profond.
Les plus connus des katas sont :
Concours de kata : depuis quelques années des compétitions de kata sont organisées à travers l'Europe et le monde, notamment en Belgique et en France où il existe un circuit national.
Les grades sont attribués à un pratiquant et permettent d'évaluer son niveau technique, son efficacité en combat, son degré d'ancienneté ainsi que ses qualités morales, ce qui correspond au respect scrupuleux du code moral ainsi qu'un investissement suffisant dans la pratique. Sans un minimum de respect des règles exigées, aucun judoka ne peut prétendre à l'obtention d'un grade.
Les ceintures de couleurs ont été inventées en Angleterre au milieu des années 1920 puis introduites en France par le professeur Mikinosuke Kawaishi. On trouve dans l'ordre les ceintures blanche, jaune, orange, verte, bleue, marron (la ceinture violette a été retirée depuis la mise en place des ceintures bicolores : blanche-jaune, jaune-orange, orange-verte, verte-bleue) ; la ceinture verte-bleue a été abandonnée lors du passage de l'âge requis de 16 ans à 15 ans pour l'obtention du 1er dan) et la fameuse ceinture noire ainsi que deux ceintures supérieures (une rouge et blanche du 6e au 8e dan, une rouge pour 9e et 10e dan). Symboliquement, il fut donné à Jigoro Kano (fondateur du judo), après sa mort, une ceinture particulière, la ceinture blanche large (couleur des débutants), pour signifier que l'on n'a jamais tout appris (pour 12e dan, sachant qu'il n'y a pas de 11e dan). Il existe aussi des grades alternatifs pour évaluer et récompenser les plus jeunes (blanche-jaune, jaune-orange, orange-verte), on trouve aussi, dans la catégorie éveil-judo, les ceintures blanches à 1 ou 2 « lisérés » horizontaux.
Il se peut aussi d'avoir des barrettes à la place d'une ceinture blanche-jaune. Ce qui donne une ceinture blanche avec une barrette jaune à coudre, ainsi de suite jusque parfois trois barrettes (en Belgique).
L'obtention des niveaux à partir de la ceinture noire peut se faire de deux manières :
Les arbitres en judo ont pour mission :
Dans les compétitions officielles, trois arbitres assurent l'arbitrage d'un combat : un arbitre en position debout et qui se déplace avec les combattants, et deux juges qui se trouvent assis aux deux coins opposés de la surface de combat. L'arbitre central prend les décisions en donnant la décision de la majorité. Le rôle des juges de coin est de donner leur avis en cas de désaccord avec la décision de l'arbitre central. Pour cela, ils utilisent les mêmes gestes d'arbitrage que l'arbitre central. Lorsqu'un seul des deux juges de coin donne son avis, il doit ou non modifier sa décision selon que ce soit en accord avec la majorité. Si les deux juges de coin sont d'accord contre l'avis de l'arbitre central, celui-ci doit modifier sa décision. Dans les autres cas, l'arbitre central a toujours la possibilité de revenir sur sa décision, s'il pense s'être trompé. Le juge de coin détermine également si une action est validée ou non selon qu'elle a été exécutée dans ou hors des limites du tapis.
Nouveautés 2010[Quand ?]
On distingue l'arbitrage du combat dans les phases de tachi waza (combat debout) et de ne waza (combat au sol), les techniques employées n'étant pas les mêmes. Pour se faire comprendre, l'arbitre utilise des termes d'arbitrage précis souvent accompagnés d'un geste, afin d'être compris de loin dans un environnement bruyant. Voici une liste des termes d'arbitrage employés en compétition et leur signification :
Nouvelle répartition des avantages et critères d'attribution :
Le nouveau règlement d'arbitrage prévoit Hansoku-make direct s'il y a mauvais esprit du judo, saisie en dessous de la ceinture.
Les commissaires sportifs sont des éléments indispensables à la tenue d'une compétition. Ils sont chargés de la logistique de la manifestation. Les fonctions du commissaire sont :
Avant d'entrer sur le tatami d'une salle de judo, il faut le saluer. De même lorsqu'on le quitte. Dans un cours de judo, le judoka est dans le devoir de saluer son professeur , d'abord agenouillé puis debout, avant que le cours ne commence et lorsqu'il se termine.
Juste avant le combat proprement dit, les deux combattants effectuent l'entrée sur le tatami et se saluent (c'est le rei). Ils saluent une première fois vers le tapis en montant dessus, puis ils rentrent en passant derrière les juges, pour aller se positionner au centre du tapis, face à face au bord de la zone de combat (la bande rouge dite zone de combat n'existe plus qui était de 1 mètre de large) dont les dimensions sont de 4 mètres carrés à 10 mètres carrés, avec aux abords, une distance de sécurité de 50 cm pour les panneaux publicitaires, de 1 à 4 mètres entre deux zones de combat, de 1 à 3 mètres avec les endroits n'étant pas recouvert de tatamis. De là, ils attendent le signal de l'arbitre, qui fera signe en rapprochant ses bras tendus en face de lui. Ils saluent alors une première fois la surface de combat (ce salut n'est plus obligatoire depuis 2004 pour les compétitions, mais il a été maintenu pour les « démonstrations »), puis lorsqu'ils sont à distance de combat, soit environ trois mètres, ils se saluent mutuellement, font un pas en avant, pied gauche d'abord, et attendent le signal de départ hajime.
Lorsque l'arbitre a donné le signal de fin et désigné le vainqueur (en avançant d'un pas, désignant le vainqueur et en levant la main en présentant ce même judoka), les deux combattants sortent en effectuant l'inverse de l'entrée : ils se saluent, peuvent saluer l'arbitre, peuvent se serrer la main, puis reculent hors de la zone de combat et y saluent le tapis à leur sortie.
Le judo commence et se termine par le salut, appelé « rei ». Ce salut signifie la dignité et la paix intérieure avant comme après le combat. Il annonce aussi le respect des règles ainsi que la droiture et la sincérité. Le judoka devrait saluer lentement, gravement et faire en sorte de montrer le respect à celui qu'il salue. Un salut oublié ou mal exécuté, est le signe d'un judo mal compris et superficiel.
On distingue trois manières de saluer :
On salue en pliant le haut du corps à 30°, les talons joints, le regard en avant, les mains sur la face externe des cuisses. On reste trois secondes avant de se redresser. Ce salut s'adresse au partenaire.
À partir de la position debout, le judoka se met à genoux en posant d'abord le genou gauche puis celui de droite. Il y a un écart entre le genou gauche et droit. Le judoka s'assied sur ses talons, salue et se relève d'abord avec le pied droit. Ce salut se place au début et à la fin d'un cours collectif, dans les kata et le travail au sol (Ne-waza) et s'adresse au partenaire.
Les Japonais ne se serrent pas la main pour dire bonjour afin d'éviter le contact dans un souci d'hygiène principalement. Le salut est donc monnaie courante dans la vie de tous les jours et revêt un caractère plus cérémonial dans la pratique des arts martiaux.
Salut du tatami
Sur le bord du tatami, salut afin de montrer le respect envers la surface de travail sur laquelle le travail va s'effectuer.
Salut en ligne
Salut individuel
Avant et après le travail en binôme.